
Un paravent qui cache des défaillances structurelles et systémiques.
Dans le monde du travail, l’épuisement professionnel, souvent désigné sous le terme de burn-out, touche un nombre croissant de salariés. Mais selon une étude du Bureau International du Travail, 31% des cas de burnout seraient dus au harcèlement. Par ce qu’il ne s’agit pas uniquement de surcharge de travail, le burn-out peut masquer des problématiques bien plus complexes en lien avec le harcèlement et discriminations sous toutes les formes, qui nécessitent une prise en charge spécifique. Dans cet article, nous allons explorer la nécessaire distinction à faire entre ces deux formes d’épuisement pour être en mesure d’apporter des réponses ciblées donc efficaces.
Si vous pensez-vous que votre organisation est à l’abri de ces risques, détrompez-vous. Ignorer les signaux peut coûter cher, tant humainement que financièrement.
1️⃣ Risques psychosociaux : un enjeu de santé au travail.
Les risques psychosociaux (RPS) désignent des situations de travail susceptibles de nuire à la santé mentale ou physique des employés. Le rapport Gollac [France], référence dans le domaine, identifie six grandes catégories de facteurs de risque. Voici ces catégories, enrichies d’exemples concrets pour mieux les illustrer :
- Intensité et organisation du travail
- Une surcharge de travail ou des objectifs irréalistes provoquent un stress constant et augmentent le risque d’épuisement.
- Des délais impossibles à tenir ou une mauvaise répartition des tâches renforcent la pression sur les employés.
- Exigences émotionnelles
- La confrontation à des situations éprouvantes (souffrance, mort, détresse) alourdit la charge émotionnelle.
- Une dissonance émotionnelle, où les employés doivent masquer leurs émotions réelles, peut exacerber leur mal-être.
- Autonomie réduite
- Le manque de marge de manœuvre ou l’impossibilité de s’impliquer dans les décisions concernant son travail entraînent un sentiment d’impuissance.
- Une supervision excessive ou un manque de flexibilité amplifient la frustration.
- Relations de travail détériorées
- Les conflits interpersonnels, les comportements toxiques ou un management autoritaire affectent la dynamique d’équipe.
- Discrimination et harcèlement, qu’ils soient moraux ou sexuels, ont des effets dévastateurs sur la santé mentale des victimes.
- Conflits de valeurs
- Une discordance entre les attentes de l’organisation et les valeurs personnelles des employés peut générer une détresse morale.
- Les employés peuvent ressentir un mal-être face à des pratiques qu’ils jugent contraires à leur éthique.
- Insécurité de l’emploi
- La crainte de perdre son poste ou une situation professionnelle précaire alimente un stress chronique.
- Les restructurations fréquentes ou le manque de perspectives de carrière accentuent cette insécurité.
Les RPS ne se limitent pas à la surcharge de travail. Ils sont souvent le résultat de multiples facteurs organisationnels et relationnels, exacerbés par des comportements toxiques, la malveillance volontaire, ou la maltraitance. Une démarche proactive, en s’appuyant sur ces clés d’analyse, permet de mieux prévenir ces risques.
💡 En résumé, les RPS englobent des facteurs multiples qui impactent à la fois la performance des salariés et la santé des organisations. Votre environnement de travail favorise-t-il une collaboration saine ou un stress chronique ? Analysez vos pratiques pour éviter le pire !
2️⃣ Burn-out : le symptôme d’une surcharge mentale.
Le burn-out est un état d’épuisement physique et mental qui peut résulter d’une surcharge de travail, de responsabilités dans la sphère privée, ou d’un déséquilibre entre les exigences professionnelles et les ressources disponibles pour y faire face. Il se manifeste par une fatigue intense, une perte de motivation et une diminution de la performance de l’individu.
Causes principales :
🔻Une charge de travail trop importante sans ressources suffisantes.
🔻Un manque d’autonomie dans l’organisation du travail.
🔻Un déséquilibre entre les attentes professionnelles et les capacités individuelles.
Le burn-out est souvent associé à des environnements de travail où l’on attend des employés qu’ils en fassent toujours plus, sans prendre en compte leur bien-être ni leur développement personnel. Si ce type d’épuisement est bien identifiables, il peut être traité par du repos, des ajustements dans l’organisation du travail, voire une reconversion professionnelle.
💡 Et si vos équipes surchargées étaient à deux pas de l’épuisement ? Saurez-vous identifier les signes avant coureurs ?
3️⃣ Harcèlement : une atteinte à l’intégrité des individus.
En revanche, l’épuisement dû au harcèlement et aux violences psychologiques (morales ou sexuelles) est bien plus complexe. Il est souvent sous-estimé, car les symptômes peuvent se confondre avec ceux du burn-out classique, mais les racines du problème sont différentes. Le harcèlement attaque directement l’intégrité de la personne, créant un climat de peur, de dévalorisation et de souffrance psychologique profonde.
Les conséquences du harcèlement ne se limitent pas à un épuisement, mais provoquent également des troubles émotionnels, tels que la dépression, l’anxiété et des troubles de stress post-traumatique. Ce type d’épuisement nécessite une prise en charge spécifique qui va bien au-delà du simple repos. Il est important de comprendre qu’il s’agit d’une blessure psychologique qui requiert non seulement une reconnaissance de la souffrance, un soutien thérapeutique mais également des mesures de protection voire d’accompagnement juridique.
💡 Le harcèlement moral, sexuel ou discriminatoire génère un stress permanent, une perte d’estime de soi, et peut mener à des troubles dépressifs ou des idées suicidaires. Savez-vous comment agir si un salarié signale une situation de harcèlement ? La bonne réaction peut faire toute la différence.
4️⃣ Pourquoi il est essentiel de faire la distinction ?
Lors d’un de nos ateliers Emergences, un point clé a émergé : la difficulté pour beaucoup de différencier un épuisement lié à un dysfonctionnement organisationnel d’un épuisement causé par une atteinte à l’intégrité des personnes.
Or, cette distinction est fondamentale pour identifier les causes profondes de la souffrance au travail et proposer une réponse adaptée.
- Le burn-out, est une réponse à une surcharge prolongée. Il nécessite des ajustements organisationnels, une période de repos et un soutien individuel.
- Le harcèlement est une violence ciblée et répétée qui affecte directement la dignité et la santé des individus. Il peut engendrer des traumatismes profonds et durables.
Ces situations nécessitent :- Des mesures de signalement et de protection
- Un accompagnement thérapeutique spécifique pour aider la victime à se reconstruire.
- Des actions concrètes et immédiates pour stopper les comportements toxiques et garantir la sécurité de la personne ciblée.
💡 En résumé, le burn-out résulte souvent d’une surcharge de travail, tandis que le harcèlement implique une atteinte directe à l’intégrité de l’individu. Reconnaître ces différences est essentiel pour offrir un soutien adapté, prévenir les récidives, et contribuer à un environnement de travail sain et respectueux.
5️⃣ Mieux comprendre pour mieux accompagner
La toxicité au travail entraîne des atteintes à l’intégrité qui peuvent provoquer des traumatismes profonds, accompagnés d’un épuisement susceptible d’évoluer en dépression sévère sans un accompagnement psychologique rapide et adapté. À l’inverse, l’épuisement psychique lié uniquement à une surcharge de travail – qu’elle soit professionnelle ou personnelle – devrait pouvoir être atténué grâce à du repos et à une réorganisation permettant de rétablir un équilibre dans la charge mentale. Cependant, si les symptômes persistent malgré ces ajustements, il est crucial d’explorer des causes plus profondes.
Adopter une approche personnalisée, attentive aux spécificités de chaque situation, est essentiel pour accompagner efficacement les individus en souffrance. Lorsque l’épuisement résulte d’une atteinte à l’intégrité, le chemin vers la guérison peut être plus long, mais il reste possible grâce à un soutien adapté.
Face à l’épuisement professionnel, agir rapidement et poser les bonnes questions – surcharge de travail ou atteinte à l’intégrité ? – est indispensable pour offrir des solutions solutions ciblées de prévention des risques. Anticiper ces risques implique une combinaison de sensibilisation, d’écoute, et d’actions proactives pour bâtir une culture de bientraitance. N’attendez pas que le mal-être se transforme en souffrance durable, sur notre plateforme Rez-care, nous vous aidons à évaluer ces situations et à trouver des réponses concrètes.
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📡 Sensibilisation du grand public via Rezalliance association, et la « Journée internationale contre le harcèlement et pour l’inclusion dans le monde du travail«